Ligne de Sélestat à Saverne

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Ligne de
Sélestat à Saverne
Voir la carte de la ligne.
Carte de la ligne
Voir l'illustration.
La gare de Rosheim, sur la ligne de Sélestat à Molsheim.
Pays Drapeau de la France France
Villes desservies Sélestat, Barr, Obernai, Molsheim, Wasselonne, Saverne
Historique
Mise en service 1864 – 1877
Fermeture 1969 – 1993 (fermeture partielle)
Concessionnaires Est (1864 – 1871)
EL (1871 – 1919)
AL (Non concédée) (1919 – 1937)
SNCF (1938 – 1997)
RFF (1997 – 2014)
SNCF (à partir de 2015)
Caractéristiques techniques
Numéro officiel 111 000
Longueur 64,840 km
Vitesse maximale
commerciale
80 km/h
Écartement standard (1,435 m)
Électrification Non électrifiée
Pente maximale 10 
Nombre de voies Voie unique de Sélestat à Molsheim
Déclassée de Molsheim à Saverne
(Anciennement 2 de Molsheim à Saverne)
Signalisation BAPR-VB de Sélestat à Obernai
BAL-VB d'Obernai à Molsheim
Trafic
Propriétaire SNCF
Exploitant(s) SNCF
Trafic TER
Fret
Schéma de la ligne

La ligne de Sélestat à Saverne est une ligne de chemin de fer française, à voie normale, qui parcourt le piémont des Vosges et le vignoble alsacien entre les gares de Saverne et de Sélestat, deux sous-préfectures du Bas-Rhin. La section entre Saverne et Molsheim est déclassée et déposée. Seule subsiste la ligne entre Molsheim et Sélestat.

Elle constitue la ligne n°111 000[1] du réseau ferré national.

Dans l'ancienne nomenclature de la région Est de la SNCF, cette ligne était divisée en deux sections qui étaient numérotées « ligne 17 » pour la « ligne Sélestat – Molsheim (Strasbourg) » et « ligne 17.3 » pour la « ligne  Saverne - Molsheim »[2].

Historique[edit | edit source]

Par une convention signée avec le ministre des Travaux Publics le 1er mai 1863, la Compagnie des chemins de fer de l'Est reçoit la concession de la section entre Barr et Wasselonne. Cette convention est approuvée par décret impérial le 11 juin 1863[3].

Ouverture[edit | edit source]

La ligne est ouverte en trois étapes entre 1864 et 1877[4] :

Carte du réseau des chemins de fer vicinaux du Bas-Rhin inaugurés en 1864.
Chemins de fer vicinaux du Bas-Rhin inaugurés le 25 septembre 1864.

En 1880, une section en remblai est réalisée face à la gare de Molsheim avec des quais surélevés : la gare haute. Elle se prolonge par un saut-de-mouton permettant de ne pas cisailler la ligne menant à Strasbourg[10].

Un dépôt de munitions pouvant accueillir une batterie d'artillerie lourde sur voie ferrée est construit à Romanswiller en 1926. Il est raccordé à la ligne par un double embranchement en amont et en aval de la gare de la commune[11].

La ligne entre Molsheim et Saverne est mise à double voie en 1932 puis remise à voie unique en 1948[12].

L'ancienne gare d'Otterswiller, sur la section de Wasselonne à Saverne.

Fermeture partielle[edit | edit source]

Les deux bâtiments successifs de la gare de Wasselonne (1864 et 1904) en 1975.

Le raccordement de Saverne (ligne n° 111 064 du réseau ferré national), qui permettait de rejoindre la ligne Paris - Strasbourg en direction de Strasbourg évitant un rebroussement en gare de Saverne, a été déclassé du PK 0,137 au PK 0,598 le 19 octobre 1967[13].

La ligne de Molsheim à Saverne est fermée au service voyageurs le 3 mars (ou le 30 mai) 1969[14]. Les voies desservant la gare haute de Molsheim sont déclassées dans la foulée[10].

Le déclassement s'effectue en plusieurs étapes. La section Romanswiller - Marmoutier (PK 52,100 à 56,600) est déclassée le 14 janvier 1972[15]. La section Marmoutier - Otterswiller (PK 56,600 à 61,300) est déclassée le 17 septembre 1980[16].

La voie entre Otterswiller et Marmoutier est déposée en février 1984[17].

Le dépôt de munitions de Romanswiller, alors géré par le 153e régiment d'infanterie, est fermé en 1986. Le service marchandises entre Molsheim et Romanswiller subsiste jusqu'en 1988 principalement pour la desserte d’un dépôt des Comptoirs agricoles.

En 1988, une équipe de passionnés a fait circuler un train touristique tracté par la locomotive à vapeur BR 80 346 (de) prêtée par une association allemande. Le « Train Touristique de la Vallée de la Mossig » effectua son premier trajet entre Molsheim et Romanswiller le . Un second voyage fut organisé le . L'initiative ne s'est toutefois pas renouvelée car la SNCF demanda un loyer trop élevé pour l'utilisation de la ligne par l'association[18].

La section Otterswiller - Saverne (PK 61,300 à 63,900) est finalement déclassée le 22 février 1991[1] suivie par la section Molsheim - Romanswiller (PK 33,747 à 52,100) le 25 février 1993[19].

Projet de tram-train[edit | edit source]

Il était prévu que la section de Molsheim à Barr soit intégrée dans le projet de tram-train du piémont des Vosges. La première phase de ce projet s'est concrétisée durant l'année 2009 par la mise en place d'un quasi-cadencement de la desserte à la demi-heure jusqu'à Obernai et à l'heure après. La seconde phase consistait à électrifier la ligne. Le projet est abandonné en 2013 en raison du cout, jugé trop important, de la création d'un tunnel sous la gare de Strasbourg.

Caractéristiques[edit | edit source]

Le viaduc d'Otterswiller.

De nos jours, seule la section de ligne entre Sélestat et Molsheim est encore exploitée. Entre Molsheim et Romanswiller, la plate-forme a été transformée en piste cyclable. À Molsheim, il subsiste des vestiges de l'ancien saut-de-mouton au-dessus de la ligne de Strasbourg-Ville à Saint-Dié. À Saverne, il reste environ 1 km de voie, en direction de Molsheim, jusqu'à l'embranchement particulier de l'usine Haemmerlin. La plupart des anciens bâtiments voyageurs existent toujours et sont devenus des habitations privées. Parmi les autres vestiges encore existants de l'ancienne ligne, citons le tunnel de Singrist et le viaduc d'Otterswiller.

En gare de Molsheim, elle croise la ligne de Strasbourg-Ville à Saint-Dié et rejoint la ligne de Strasbourg-Ville à Saint-Louis, ainsi que l'ancienne ligne de Sélestat à Lesseux - Frapelle, à Sélestat.

La ligne fonctionne entièrement en voie banalisée (VB), avec l'aménagement de voies d’évitement dans les principales gares (comme Rosheim, Obernai ou Barr) pour les croisements. Côté signalisation, le block automatique à permissivité restreinte (BAPR) a été installé en 1996 de Molsheim à Obernai. Par la suite, des travaux de modernisation de la ligne ont permis l'installation du BAPR de Sélestat à Obernai et du BAL d'Obernai à Molsheim.

La gare de Rosheim est l'origine de la ligne de Rosheim à Saint-Nabor qui desservait les Carrières d'Ottrott-Saint-Nabor. Cette ancienne ligne n'est plus exploitée depuis 2002.

Les installations de sécurité ont été modernisées dans les principales gares (en particulier Obernai et Rosheim) dans le cadre de la première phase du tram-train (avec pour objectif principal une plus grande souplesse dans la gestion des points de croisement). La ligne a aussi bénéficié d'un renouvellement-voie-ballast (RVB) entre Rosheim et Obernai. Parallèlement à cette évolution de signalisation, la télécommande des installations de voie (aiguillages,…) a été mise en place depuis le PIPC de la gare de Molsheim, ce qui a notamment entrainé la fin de la présence d'un agent de circulation à Rosheim.

Trafic[edit | edit source]

Aujourd'hui, la ligne est principalement utilisée par les trains TER Grand Est. Elle est parcourue par des autorails X 76500 et B 82500, mais aussi par des rames réversibles régionales (RRR) couplées avec des BB 67400.

La ligne connait aussi un trafic fret assez important. En effet, elle permet la desserte de l'embranchement de la brasserie Kronenbourg (dite K2) à Obernai. En 2021, les expéditions sont réalisées par Captrain France et le flux de bouteilles vides est assuré par Europorte. Les deux entreprises utilisent des BB 61000.

Le ferrailleur de Rosheim a cessé ses expéditions ferroviaires le 31 mars 2008 à la suite de la réduction des activités de wagon isolé de Fret SNCF.

Notes et références[edit | edit source]

  1. a et b Journal Officiel de la République Française du 27/2/1991, page 2 855
  2. [PDF] SNCF Région de l'Est - Carnet de profils et schémas - 1962, voir notamment planches 83 et 84, pages 49, 50 du PDF.
  3. « N° 11549 - Décret impérial qui approuve la convention passée, le 1er mai 1863, entre le ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics, et la Compagnie des chemins de fer de l'est : 11 juin 1863 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 22, no 1141,‎ , p. 138 - 146 (lire en ligne).
  4. Grégory Oswald, « Actuellement au musée : 150 ans de chemin de fer dans la région de Molsheim », Le Molshemien : Le bulletin municipal de la ville de Molsheim, no 74,‎ , p. 12-13 (lire en ligne Accès libre).
  5. Molsheim - Barr sur le site d'Étienne Biellmann (consulté le 9 février 2018).
  6. Strasbourg - Molsheim sur le site d'Étienne Biellmann (consulté le 9 février 2018).
  7. Molsheim - Wasselonne sur le site d'Étienne Biellmann (consulté le 9 février 2018).
  8. Sélestat - Barr sur le site d'Étienne Biellmann (consulté le 9 février 2018).
  9. Wasselonne - Saverne sur le site d’Étienne Biellmann (consulté le 9 février 2018).
  10. a et b « Monument à Molsheim | Les monuments aux morts », sur monumentsmorts.univ-lille.fr (consulté le )
  11. ROMANSWILLER (5°Armée - RFL) (Dépôt de Munitions) sur le site wikimaginot.eu (consulté le 24 décembre 2018).
  12. La ligne Molsheim-Saverne sur le site www.trainmolsheim.com (consulté le 24 janvier 2019).
  13. Journal Officiel de la République Française du 5/11/1967, page 10 878
  14. La date du 3 mars 1969 est donnée par le site d'Étienne Biellmann tandis que le quotidien régional Dernières Nouvelles d'Alsace avance la date du 30 mai 1969.
  15. Journal Officiel de la République Française du 2/2/1972, page 1 277
  16. Journal Officiel de la République Française du 1/10/1980, page 8 388
  17. Le dernier train à MARMOUTIER, page 1, sur le forum LR Presse (consulté le 24 janvier 2019).
  18. Le dernier train à MARMOUTIER, page 3, sur le forum LR Presse (consulté le 24 janvier 2019).
  19. Journal Officiel de la République Française du 5/3/1993, page 3 440

Voir aussi[edit | edit source]

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Bibliographie[edit | edit source]

  • Jean-Georges Trouillet, De Saverne à Molsheim : Petites et grandes histoires d'une ligne de chemin de fer alsacienne, Rhyn un Mosel, , 120 p. (ISBN 2-9514359-1-6).

Articles connexes[edit | edit source]